Certaines portions de l’ADN n’évoluent pas
Contexte
Les ultraconserved elements (UCEs) sont des séquences génétiques hautement conservées (dans une logique évolutionniste) entre différents taxons : des séquences sont identiques entre -humains, souris et oiseaux. 481 éléments ultra-conservés ont été identifiés dans le génome humain. 2) Une base de données collectant des informations génomiques sur des éléments ultra-conservés (UCbase) partageant une identité de 100% chez l'homme, la souris et le rat est disponible à l'adresse http://ucbase.unimore.it.
Or la suppression de ces gènes (qui devraient être vitaux) chez des souris n’entraîne pas de conséquence notable chez leur progéniture 3)
Réponse
1. Même si tous les UCE ne sont pas encore tous expliqués, il a été démontré une utilité importante chez certains :
- Certains éléments ultra-conservés se sont révélés être actifs sur le plan transcriptionnel, donnant des molécules d’ARN non codantes.
- Certains ont un rôle dans la régulation d’autres gènes 4)
- Un petit nombre de ceux qui sont transcrits sont liés à des carcinomes humains et des leucémies. 5) Par exemple, TUC338 est fortement régulé positivement dans les cellules de carcinome hépatocellulaire humain. En effet, les variations de nombre de copies dans les cellules cancéreuses affectent souvent beaucoup plus les UCE que dans les contextes sains6) 7) 8), ce qui suggère que la modification du nombre de copies des éléments ultra conservés peut être délétère et associée au cancer.
- D'autres fonctions incluent l’amplification et la régulation de l'épissage11). L’inactivation d'ECU près du gène ARX chez la souris a provoqué un hippocampe rétréci dans le cerveau. 12)
2. Cet argument illustre l’argument d’incrédulité : ce n’est pas parce que quelque est inexpliqué à un instant T, qu’il est inexplicable. Les scientifiques sont loin de tout connaître sur l’ADN non-codant.
3. D’autres explications de la suppression sans conséquences des ces séquences, peuvent être avancée, comme tout simplement une réplication de ces fonctions dans d’autres régions 13).
4. Cet argument est contradictoire avec celui qui refuse aux mutations un rôle dans l’évolution. Il revient à reconnaître que certaines parties d’ADN mutent, ce qui est impossible pour le créationnisme “pur”. A la rigueur, ce serait un argument du DI (qui reconnait l'évolution), avec des parties qui évolueraient en fonction d’un plan.
Erreur de l’argument
- Argument d’incrédulité
Voir aussi
- Ultra-conserved element, Wikipedia
- ADN ultraconservé : des séquences finalement pas si inutiles, pourlascience 2018