1. La science est une explication du monde, qui repose sur le postulat d’une universalité matérielle du monde. Elle n’affirme à aucun moment que « tout est matière » mais elle ne peut travailler que sur cela. Le surnaturel est, par définition, est hors de sa portée.
C’est le « contrat » méthodologique2) de la science :
On peut imaginer que le monde a été créer jeudi dernier, dans son état actuel. Vous ne pourrez ni le prouver, ni l’infirmer, ça n’a donc aucun intérêt. Le surnaturel, par essence, est non opposable, donc non scientifique.
Ainsi, il peut très bien exister des phénomènes surnaturels. Et oui, la science ne pourrait ni l’identifier, ni l’étudier. Comme d’ailleurs tout a chacun, y compris les créationnistes ou les théologiens. Étant en dehors de la réalité matérielle, on peut y croire ou non, ça n’a aucun impact sur la science ; pas non plus sur nos vies ou sur la réalité. On peut d’ailleurs ne pas « croire » ne la science, ça n’empêche pas les avions de voler, les satellites d’être mis en orbite ou les espèces d’évoluer dans les labos.
2. On peut à la rigueur, montrer le surnaturel « par défaut », si on découvrait quelque chose d’impossible scientifiquement. Le seul moyen de justifier une explication surnaturelle serait ainsi d'éliminer toutes les explications naturelles. Et donc cela justifie le contrat précédent, en recherchant des causes naturelles.
Mais cela n'est jamais réclamé par les créationnistes, car :
3. Les créationnistes et plus largement, tous les croyants, malgré leurs revendications, se basent sur le même matérialisme. On peut remettre en doute la réalité commune, l’existence de tout ce qui nous entoure. On peut même remettre en cause la logique elle-même.
Mais dans la pratique, dans la vie de tous les jours, personne (y compris les personnes les plus pieuses) ne le fait. Personne ne se jette par la fenêtre du 3e étage, en croyant que la gravité va s’arrêter grâce à nos prières. Personne ne va arrêter de s’alimenter, car la faim « pourrait être une illusion ».
Loin d’être une faiblesses de la science, l’argument (en plus d’être hypocrite) illustre la faiblesse de la position créationniste, car il invalide de fait la quasi totalité des arguments vise à « prouver » cette idéologie à travers des preuves matérielles : c’est donc du matérialisme tout autant que les positions scientifiques.
4. Les croyances envers le surnaturel ne posent aucun problème à la science, tant qu’on ne les fait pas passer pour de la science 3) ou tant qu’elle ne servent pas à carrément exclure la science. Or c’est exactement ce que le créationnisme revendique.
Les explications créationnistes sont rejetées, pas parce qu’elles repose sur le surnaturel mais parce qu’elles sont invalidés par les faits (imperfections de la nature, formes intermédiaires, apparitions d'espèces) et qu’elles sont non scientifiques, en ne respectant pas les conditions de la méthode :
5. D’ailleurs, les explications en termes de surnaturel sont évaluées dans la mesure du possible. Par exemple, des scientifiques ont étudié les effets de la foi sur la guérison 4) et les affirmations créationnistes au sujet du déluge et de l’âge de la Terre.