L’“Eve mitochondriale” ne prouve absolument pas l’existence d’une Ève biblique. L’Eve mitochondriale n'était que le plus jeune ancêtre commun de tous les ADNmt actuels.
1) Un très bon exemple d’argument où on fait dire à la science ce qu’elle ne dit pas, mais comme ça semble (à première vue) aller dans le sens des créationnistes, on considère alors que l’ADN est irréfutable. Problème : les mêmes techniques qui permettent de retrouver cette Ève Mitochondriale sont les même que celles qui permettent de remonter à un ancêtre commun avec les singes. Aussi surprenant que ça puisse paraître au 1er abord, ces résultats sont parfaitement compatibles avec la théorie de l’évolution (voir point 3).
2. Ces résultats prouvent également qu’il avait d'autres humains au même moment, car sinon, le reste du matériel génétique indiquerait la même chose (pas seulement l'ADN mitochondriale ou les gènes du chromosome Y). Ou alors, pour expliquer la diversité génétique actuelle de l’espèce humaine aujourd’hui, il faudrait qu’il y a eu.. des mutations avec apport de caractères, bref de l’évolution…
3. L’Eve mitochondriale“ à laquelle cette revendication se réfère est l'ancêtre féminin commun le plus récent, et non l'ancêtre d'origine. Ça ne prouve en aucune façon qu’il n’y avait pas d'autres humains vivant plus tôt. Elle n'a d’ailleurs peut-être même pas été humaine.
Pour comprendre le phénomène, il faut se représenter que pour qu’un ADNmt nous parvienne aujourd’hui, il faut une succession interrompue de femmes dans un arbre généalogique : Il fallu que l’Ève mitochondriale ait au moins une fille , qui ait une fille, qui ait une fille, qui ait une fille, qui ait une fille.. etc… et ce, sur prêt de 200 000 ans (8000 générations, si on prend 25 ans par génération).
Il est évident (mais faites le calcul si vous voulez vérifier), que la probabilité qu’un individu engendre une telle suite ininterrompue est extrêmement faible. Mais elle est aussi obligatoire :puisque si l’espèce se perpétue, c’est qu’il y a au moins un descendant, qui doit bien avoir une mère et donc de l’ADN mitochondriale. Un simple jeu statistique montre qu’au bout d’un certain nombre de génération, il y a obligatoirement 1 génome mitochondriale qui va s’imposer dans une population.
Les autres lignées d’ADNmt d’autres femmes contemporaines de cette Ève ont simplement disparu au cours des génération.
4. Dis en passant, ce problème montre bien comment un évènement peut être statistiquement impossible (la probabilité que cette Ève ait eu des descendants féminins sur 200 000 ans est très faible), est en même temps complètement obligatoire (dans une reproduction sexuée entre 2 sexes, nous avons forcément une mère qui a eue une mère, qui a eu une mère, qui a eu une mère, etc…)
Les mêmes principes montrent que le plus récent ancêtre commun masculin (”Adam Y-chromosomique“) a vécu environ 84 000 ans après l’EVE mitochondriale” et venait également d'Afrique 3) 4) 5). Les mêmes remarques s'appliquent de la même façon.