C’est vrai. Mais ça ne disqualifie par pour autant toutes les preuves embryologiques de l’évolution.
1. C’est vrai. Les images de Ernst Haeckel étaient largement exagérées. La théorie de la récapitulation, qui voulait que le développement embryologique d’organismes les plus « complexes » présente des successions des formes ancestrales (en gros, un mammifère passe par un “stade poisson”, puis un “stade reptile”, etc…), a d’ailleurs été largement abandonnée.
2. Mais cet abandon de la théorie de la récapitulation, ne signifie pas qu’il existe aucune similarité entre embryons de taxons différents, qui serait indicative d’une origine commune. Ce qui a été abandonnée, c’est l’idée qu’un embryon va forcément prendre la forme d’un animal ancestral, pas qu’on ne va pas retrouver la trace de structures ancestrales.
Par exemple, tous les vertébrés développent une notochorde, des segments de corps, des poches branchiales pharyngiennes et une queue post-anale (oui, les humains aussi). Ces similitudes fondamentales indiquent une histoire évolutive commune. D'autres similitudes embryologiques se retrouvent dans d'autres lignées, telles que les mollusques, les arthropodes et les annélides.
Ces similitudes sont connues depuis longtemps. En 1849, le professeur Agassiz, par exemple, a déclaré3):
3. Il existe évidemment des différences entre les embryons. Cependant, il faut également s'attendre à des différences, car les animaux ne sont pas tous également apparentés. C'est le schéma des similitudes et des différences qui présente des schémas de descendance. Les organismes moins étroitement liés devraient paraître moins similaires, ce qui est le cas.
4. Dans les points précédents, on parle d’abandon de cette théorie mais le principe de base n’est pas totalement abandonné, c’est juste qu’elle n’est pas considérée comme une “loi” toujours vérifiée, mais plutôt comme un phénomène qui s’observe dans certains groupes, moins dans d’autres.
5. Comme dans le cas de Piltdown, ce sont des scientifiques qui ont prouvé les inexactitudes de Haeckel et qui ont commencé à utiliser des versions corrigées. Cela montre que la science a tendance à se corriger d'elle-même.