les_evolutionnistes_ne_relevent_pas_les_defis_de_debat

Les évolutionnistes ne sont pas disposés à débattre avec des créationnistes 1).

1. Les demandes de débats sont une stratégie des créationnistes pour gagner une respectabilité et se faire passer comme contradicteurs crédibles et ainsi faire passer le créationnisme comme position scientifique2).

Cette stratégie est utilisée par tous les mouvements complotistes. Un débat présente de facto les 2 positions comme du même niveau, et donc aussi étayée l’une que l’autre. Cela avantage le créationnisme, et cela désert la science. Les scientifiques, d’un point de vue personnel, n’ont rien à y gagner, juste des coups à prendre et du temps à perdre, ce qui en refroidi beaucoup. Imaginez un géologue devant débattre avec un tenant de la terre plate : le simple fait de les présenter sur un pied d'égalité renforce l'idée que les 2 positions sont aussi crédibles l'une que l'autre.

Alfred Russel Wallace, co-découvreur de la théorie de l'évolution, accepta jadis le défi d'un autre hystérique, John Hampden, pour démontrer la courbure de la terre. Wallace l'a fait, mais le harcèlement, juridique entre autre, qui a suivi de la part d’Hampden, a amené Wallace à considérer le fait d'accepter le défi comme une grosse erreur3).


2. Loin d’être une confrontation d’idées ou de preuves complètement objectives, les débats publics consacrent généralement comme « gagnants » ceux qui ont la meilleure capacité à parler en public et non par la qualité des preuves apportées.

Les formats de débat, à la fois oral et écrit, ne permettent généralement pas un examen suffisant des points. Une tactique courante utilisée par certains créationnistes éminents est d’enchaîner rapidement des dizaines d'informations erronées. Il est alors impossible pour le répondant de toutes les contredire dans le temps ou l’espace imparti (loi de Brandolini). Cette stratégie du mille-feuille permet de contrer n’importe quel spécialiste 4) est mise en oeuvre par tous les mouvements complotistes5)


3. Les conférences scientifiques et les revues scientifiques à comité de lecture sont le lieu idéal pour débattre de questions scientifiques. Dans de tels lieux, les affirmations peuvent être vérifiées par n'importe qui à loisir. Les créationnistes, à de très rares exceptions près, ne sont pas disposés à débattre dans ces endroits.


4. De plus, les débats qui étaient soi-disant “refusés” par les scientifiques ont montré les limites du mode de pensée  créationniste:

  • au mieux, incompréhension complet sur l’évolution et ses mécanismes (confusion avec la cosmologie ou l’abiogenèse, rôle du hasard… ) qui rend impossible la contradiction
  • au pire un piège grossier, quand il n’y a pas eu fraude et insultes de la part des organisateurs.

Ainsi on peut citer les défis suivants :

  • Le défi Kent Hovind : défi frauduleux, demande irréaliste (prouver ce que les créationnistes ont -mal- compris, pas ce que le science dit) et épistémologiquement impossible, juges partiaux, preuves apportées déformées 6)
  • Le défi Walt Brown : exigences irréalistes et refus par l’interressé face aux volontaires7)
  • “Life Science Prize” (“Prix des sciences de la vie”) de Mastropaolo 8) : débat scientifiquement douteux, insultes, débat déjà organisé par ailleurs (et gagné par les évolutionnistes).

5. Malgré les points ci-dessus, plusieurs débats ont eu lieu, à la fois en direct et en ligne. Et le créationnisme n’en est souvent pas sorti grandi.

Par exemple, dans une interview de 1997, Richard Dawkins a été présenté faussement (par une coupe au montage) comme incapable de “donner un exemple d'une mutation génétique ou d'un processus évolutif pouvant être considéré comme augmentant l'information dans le génome”, alors qu’il a déjà écrit 4 livres à ce sujet. 9) 10)

Les créationnistes sont malheureusement coutumiers de ce genre de méthodes, particulier par leur utilisation récurrente de fausses citations de scientifiques qui, évidemment, ne donnent pas confiance dans leur promesse de débat « neutres et objectifs ».

  • Tentative de manipulation, piège
  • Mensonge

1)
Brown, Walt. 1995. In the Beginning: Compelling Evidence for Creation and the Flood. Phoenix, AZ: Center for Scientific Creation, 212. http://www.creationscience.com/
3)
Raby, Peter. 2001. Alfred Russel Wallace: A Life. New Jersy: Princeton University Press. p 206-207
4)
La Résistance Au Darwinisme : Croyances et Raisonnements, Gérald Bronner, Revue française de sociologie, 2007/3 Vol. 48 | pages 587 à 607
5)
la démocratie des crédules, gérald bronner – éd. Presses Universitaires de France (/2013) – ISBN : 2130607292
7)
CA342. Evolutionists do not accept Walt Brown's debate challenge. - Index to Creationnist Claims, par Mark Isaak
9)
Dawkins, Richard, 2003. The information challenge. In: A Devil's Chaplain, Boston: Houghton Mifflin Co. https://web.archive.org/web/20050616015437/https://www.skeptics.com.au/journal/dawkins1.htm
10)
Williams, Barry, 1998. Creationist deception exposed, The Skeptic 18(3): 7-10. http://www.tccsa.tc/video/creationist_deception_exposed.pdf
  • Dernière modification : 2019/12/13 18:04
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