le_premier_individu_d_une_nouvelle_espece_ne_trouverait_pas_de_partenaire

Le premier individu d’une nouvelle espèce aurait très peu de chances de trouver un partenaire. Les hybrides étant stériles, un individu nouvellement développé ne pourrait pas se reproduire avec succès avec l’espèce originelle. La mutation qui fait de cet individu une nouvelle espèce devrait également se produire chez un individu du sexe opposé.1)

1. Cette objection suppose -à tort- que la spéciation doit se produire soudainement lorsqu'un individu donne naissance à un individu d'une autre espèce. En fait, les populations, et non les individus, évoluent et la plupart des spéciations se produisent progressivement. Dans un mode de spéciation commun (spéciation “allopatrique”), deux populations de la même espèce sont séparées géographiquement. De petits changements s’accumulent dans les deux populations, les rendant de plus en plus différentes les unes des autres. Finalement, les différences sont suffisamment importantes pour que les deux populations ne puissent pas se croiser quand elles se rencontrent à nouveau (Otte et Endler, 1989).

Il est également possible que la spéciation se produise sans séparation géographique (spéciation sympatrique 2) 3) 4), mais le processus est là aussi progressif.

2. Parfois, de nouvelles espèces peuvent se former soudainement, mais cela se produit avec des espèces asexuées ou hermaphrodites qui n'ont pas besoin de trouver un partenaire.

3. L'argument est parfois utilisé en “s'appuyant” sur le modèle des Equilibres ponctuées de Stephen Jay Gould et Eldredge5), qui stipule des spéciations rapides des organismes en alternance avec des phases de stase. Mais ces phases d'évolutions sont rapides sur des temps géologiques6), elles prennent des centaines ou milliers d'années7).

  • Méconnaissance de la théorie (processus expliqué)
  • Occultation des faits (phénomène de spéciation observée)
  • Sophisme de l'homme de paille (déformation des théories scientifiques)

1)
TCCOP. 1998. Evolutionism vs. creationism: Evidence, extinction, and the evolutionarian “spin doctors” http://www.geocities.com/deke1942/tccop/evolution.htm
2)
Dieckmann, Ulf and Michael Doebeli. 1999. On the origin of species by sympatric speciation. Nature 400: 354-357.
3)
Kondrashov, Alexey S. and Fyodor A. Kondrashov. 1999. Interactions among quantitative traits in the course of sympatric speciation. Nature 400: 351-354.
4)
Otte, D. and J. A. Endler, eds. 1989. Speciation and Its Consequences. Sunderland, MA: Sinauer Assoc.
5)
Stephen Jay Gould, 2007. La structure de la théorie de l'évolution . NRF - Gallimard
6)
Le pouce du panda, Chapitre 17 - Stephen Jay Gould, Éditeur : Le Livre de Poche
7)
La structure de la théorie de l'évolution, de Stephen Jay Gould, Cyril Langlois, UFR Sciences de la Terre et de la Mer, Univ. Bordeaux 1, 2007
  • Dernière modification : 2019/09/25 19:04
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