le_code_genetique_est_un_langage

Le code génétique est un langage : si on change une lettre à un mot, la phrase n’a plus de sens.

Cet argument est souvent utilisé pour montrer l’impossibilité de mutations avantageuses ou imposer l’idée du design intelligent.

1. Cette affirmation est contredite par les mutations qui sont observées à chaque génération et chez toutes les espèces testées. Comme l’argument des mutations nuisibles, s’il était vrai, TOUS les êtres vivants seraient en voie de “dégénérescence”.


2. L’image du langage écrit, bien que beaucoup utilisé en vulgarisation scientifique, à l'instar de toute image, n’est pas totalement exacte :

L’ADN est un code constitué des lettres A, T, C et G. Chaque groupe de 3 lettres forme un codon. A partir d’un codon d’initiation (AUG), chaque codon est “ décodé ” au final en acide aminé. Chaque codon signifie un seul acide aminé. Sur les 64 codons existants, 3 sont non significatifs et correspondent, sauf exception, à des signaux de fin de traduction (codons STOP : UAA, UAG, UGA). Il reste donc 61 codons pour 20 acides aminés, cela implique qu’un acide aminé peut être signifié par plus d’un codon. Et que les codons signifiant un même acide aminé sont dits synonymes.

Il s’agit donc d’un alphabet de 4 lettres seulement, et avec une possibilité de 20 mots. Et tous les mots signifient quelque chose. C’est pourquoi une mutation peut facilement expliquer une modification phénotypique, beaucoup plus facilement qu’une lettre changerait le sens d’une phrase. Le code génétique


3. Les erreurs retrouvées dans le code génétique sont justement l’une des preuves de l’évolution les plus impressionnantes. Si le code génétique se compare à un roman, alors on retrouve, par exemple dans les codes génétiques humains et du chimpanzé, non seulement la même “histoire” globale, mais également des copies entières des mêmes pages, avec les mêmes fautes d’orthographes et les mêmes erreurs de typographie.

Si vous trouvez dans 2 livres différents exactement les mêmes pages, la seul conclusion logique est qu'il s’agit de recopiage.


4. Le code lui-même est également un preuve extrêmement solide de l’origine commune: il existe 1,4×1070 codes génétiques équivalents au niveau de l'information1). C'est à dire qu'il existe 1,4×1070 “langues” possibles qu'on pourrait “écrire” avec l'ADN. Mais un seul de ces codes est utilisé par la totalité du monde vivant.

De plus, il serait possible d'utiliser d'autres systèmes biochimiques, comme support de l'information 2)

  • Homme de paille

1)
Yockey, H. P. (1992) Information Theory and Molecular Biology. New York: Cambridge University Press.
2)
One Among Millions: The Chemical Space of Nucleic Acid-Like Molecules, Henderson James Cleaves II et al. - J. Chem. Inf. Model. 2019, 59, 10, 4266–4277 - 09/09/2019 - doi.org/10.1021/acs.jcim.9b00632. Voir aussi Des chercheurs mettent au point des molécules comparables à celles de l’ADN - Felix Gouty, journaldugeek, 13/11/2019
  • Dernière modification : 2022/05/10 14:34
  • de kawekaweau